Des années de travail et des rêves partis... sous le marteau-piqueur.

Plaignez-moi.

Oui, plaignez-moi. Même si vous découvrez cet article dans 6 mois (délai moyen de consultation de ce blog désormais).

Vendredi dernier, petit désir de regarder un film, comme d'hab, lorsque Jun pousse un hurlement d'effroi: il vient d'entrer et ses chaussettes sont trempes. Quoi? De l'eau? Diable. Les miennes aussi. Un oeil au plafond pour traquer la goutte. Pas. Je sors l'échelle, ouvre la trappe, monte au grenier après moultes contortions (je suis agile) et traque de nouveau la goutte insidieuse, celle que mon oeil pourtant averti ne peut voir au plafond noir.

Aucune.

Je redescends. Si cela ne vient pas d'en-haut, (je grince des dents), cela vient d'en-bas. Mon esprit vif se convulse et décide que la fuite doit être apparue au niveau des tuyaux de l'ancien évier (la salle de ciné était une ancienne cuisine, lorsque vous n'étiez pas encore mes amis). Le pinçage des tuyaux a été mal oeuvré. Con de plombier.

J'arrache la moquette, casse le plâtre. la soudure est bien là. Sèche, pourtant. Merde. Un trou pour rien. Je regrince des dents. Si ce n'est pas à une soudure, c'est... FOUTREBLEU. De l'eau sourd d'une gaine qui sort du sol!!! La sale petite p*te de fuite vient de SOUS les carreaux. Le pire.

On est vendredi soir. Je coupe l'eau. Et on éponge. 10 serviettes de bain. 15. 20. 30 rotations du sèche-linge pour assurer un semblant de séchage de la moquette (rappelons que comme dans toute bonne salle de ciné, il n'y a pas de fenêtre). Cela risque bientôt de sentir la serpillère mal séchée. La VMC tourne à n'en plus pouvoir. 

Samedi matin, j'appelle mon plombier: "OOoooooh putaing, je viens de partir pour Tarbes! je suis à Air!".

A l'instar de Nikita, bloquée dans ses chiottes murées et ne pouvant s'échapper, j'ai envie de hurler: "Enculéééééééééééééééé!"

Il rentre mardi. Je vais passer 4 jours sans eau.

Le weekend passe. le linge et la vaisselle s'entassent. On fait ce qu'on peut avec de malheureux cubitainers de 20 litres que je m'en vais subrepticement remplir au petit matin et à la nuit tombante (j'ai honte) chez mon voisin, qui me l'a pourtant sympathiquement proposé.

Mardi soir arrive. je passe chez le plombier. Personne. J'appelle. "Je suis à Saint-Larry. Je rentre demain alors." J'adore le "alors".

Mercredi soir, retour de Zorro. Il vient à 19h faire le tour des dégâts et décide du début du chantier dès le lendemain. Encore heureux, Polo. 

Hier, jeudi, le Messie est venu et m'a fait une réparation temporaire pour ENFIN avoir de l'eau jusqu'à la vraie réparation qui débute demain samedi.

Dans une prochaine histoire, je vous raconterai l'horreur d'une presque-semaine passée sans vaisselle ni douche; et l'effroi de ne pas tirer la chasse de 5 jours. 

Et surtout, SURTOUT: le désarroi de Jun, perdu sans sa douche, devant un lavabo rempli d'eau chauffée à la bouilloire (merci Anne), avec un gant de toilette et une serviette: " Je fais quoi, là??"